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Utilisation de l’argent colloïdal dans l’histoire

Depuis l’Antiquité, l’argent est reconnu pour ses propriétés médicinales anti infectieuses. Voici donc une présentation des différentes utilisations de l’argent colloïdal au cours de l’histoire.

L’Antiquité : Les prémices de l’argent colloïdal

Au 4ème siècle av JC, le macédonien Alexandre Le Grand parti conquérir le monde emporta avec son armée quantité de plaques en argent destinées à stimuler la cicatrisation des blessures faites à ses soldats pendant les combats, plaques également reconnues dès cette époque lointaine pour éviter que ces blessures de guerre ne s’infectent. A la même époque, en Grèce, Hippocrate lui-même le père de la médecine développa l’usage de ce qu’il appela « la fleur d’argent » pour favoriser la cicatrisation des plaies, cette préparation étant l’argent en poudre.

On retrouve cette indication, quelques siècles plus tard dans la médecine romaine, Pline l’ancien, dans son histoire naturelle, évoquant l’argent, très efficace pour éviter l’infection des blessures, mélangé à du plâtre. A cette époque, que ce soit en Grèce ou à Rome, mais aussi dans l’empire Perse, on l’utilisait également pour fabriquer des récipients destinés à conserver l’eau afin qu’elle reste potable. Cet usage était réservé à une minorité aristocratique riche pouvant se payer ce que l’on peut appeler d’ores et déjà de l’argenterie. De plus petits récipients servaient à conserver le vin. Le contact de l’argent avec le liquide créait un détachement de particules qui engendrait une forme d’argent colloïdal.

 

Le Moyen-Âge et la Renaissance : Périodes de développement

C’est un médecin persan, le célèbre Avicenne (980 – 1037), qui mille ans plus tard fut le premier à l’indiquer un usage interne sous forme de pilule contenant de la poudre d’argent qu’il conseillait pour purifier le sang. Il conseillait également des cataplasmes de cette poudre en cas de plaies. Plus tard, à la Renaissance, le médecin et alchimiste Paracelse avait une grande considération pour ce métal, reconnu capable de combattre les microbes. Il indiquait que les plaques en argent pouvaient guérir les ulcères des jambes. A la même époque, dans la médecine traditionnelle chinoise, il a été utilisé en cas d’infection, de suppuration, de blessures, de fièvre. L’argent a été choisi pour fabriquer les aiguilles d’acupuncture, toujours pour éviter de possibles infections.

On le retrouve dans la médecine ayurvédique indienne en cas de maladies infectieuses infantiles comme la rougeole ou la varicelle, mais aussi pour combattre la fièvre et stopper les hémorragies. Les colons anglais, qui occupaient ce vaste pays, utilisaient des théières en argent pour leur thé traditionnel afin de purifier l’eau des microbes qu’elle pouvait contenir.

Cela rejoint la coutume des pionniers américains en route vers l’Ouest, à l’époque de la ruée vers l’or au milieu du 19ème siècle, qui mettaient des pièces en argent dans leur outre en peau de bison pour purifier leur eau de boisson. A la même époque, se développa en Europe chez les apothicaires un usage bien particulier de l’argent. Pour que leurs préparations se conservent plus longtemps, soit les baumes, soit les potions, ils tapissaient l’intérieur de leurs pots à pharmacie avec une feuille d’argent.
Cet usage était toujours répandu dans nos pharmacies deux ou trois générations en arrière quand se confectionnaient encore des préparations magistrales, avant que ne se développe l’industrie pharmaceutique.

 

L’époque contemporaine : La reconnaissance des vertus de l’argent colloïdal

C’est à la fin du 19ème siècle, en Allemagne, que pour la première fois on a pu vérifier scientifiquement ces propriétés anti-infectieuses. A cette époque, les maladies vénériennes étaient un fléau. De nombreux nouveau-nés étaient exposés aux germes à l’expulsion de l’utérus et devenaient aveugles.

A l’hôpital de Leipzig, un obstétricien, le docteur Carl Sigmund Crède, connaissant la réputation anti-infectieuse de l’argent, eut l’idée d’instiller dans les yeux d’un nouveau-né atteint d’une infection oculaire une solution de nitrate d’argent. Il sauva ainsi la vue de l’enfant et ensuite, dans les maternités, on prit l’habitude de procéder à une telle opération et le taux d’ophtalmie à la naissance tomba de 10% à 0.2%. Cette pratique est encore utilisée de nos jours dans certains pays. C’est la première preuve scientifiquement validée, dans l’histoire de la médecine, de l’efficacité antibactérienne de l’argent.

L’usage du nitrate d’argent se répandit dans les hôpitaux, en particulier pour soigner et guérir les infections de la peau. A ce sujet, étant donné la propagation des infections nosocomiales et des phénomènes d’antibiorésistance, on utilise de plus en plus, en ce début du 21ème siècle, des pansements imprégnés de sulfadiazine d’argent et autres dérivés de ce précieux métal aux vertus anti-infectieuses, en milieu hospitalier, dans le monde entier. On utilise également des cathéters revêtus d’argent pour minimiser les risques d’infections opportunistes.

 

Le XXème siècle : L’apogée de l’argent sous toutes ses formes

Au début du 20ème siècle, il y a un siècle tout au plus, les vertus de ce métal étant désormais scientifiquement reconnues, son emploi se généralisa, devenant un des médicaments les plus administrés sous toutes sortes de formes : injection intraveineuse ou intramusculaire, cachets, gouttes pour les yeux, gargarismes, pansements…
Ainsi, par exemple, pendant la meurtrière épidémie de grippe espagnole qui a décimé la population européenne, le docteur Edouard Prouvost traita avec succès avec des intraveineuses d’argent un grand nombre de patients infectés par le virus mortel et leur sauva la vie.

En 1938, avant la découverte des antibiotiques, on dénombrait en France plus de 90 médicaments à base d’argent dans la pharmacopée. Aussi, le 20 juillet 1969, lorsque Neil Armstrong fait le premier pas sur la lune, il descend du module Eagle détaché de la capsule Apollo, le vaisseau spatial était équipé d’un système de traitement d’eau à base d’argent.
Il n’y a pas que la NASA qui utilise ce système. Aujourd’hui, nombre de compagnies aériennes équipent leurs avions avec des filtres à eau imprégné du métal.
Mais, il y a aussi les hôpitaux américains qui, voulant éradiquer la menace du terrible germe Legionella pneumophila (responsable de la potentiellement mortelle « maladie des légionnaires ») équipent les réseaux de distribution d’eau chaude avec un système d’ionisation d’argent.
Bien des fabricants actuels l’emploient pour leurs systèmes de filtration et purification de l’eau à usage domestique destinés aux piscines.

Le traitement des eaux usées est aussi concerné, sous forme colloïdale il sert à décontaminer les bassins dans certaines communes.
L’action anti-infectieuse s’applique également à l’air. De nos jours, au Japon, de plus en plus de système de purification de l’air utilisent des technologies à base d’argent. Avec tous ces arguments il n’est donc plus possible de nier l’efficacité de ce magnifique métal gris.